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Favoriser l’insertion des jeunes issus de quartiers prioritaires ou de milieux sociaux défavorisés sur le marché de l’emploi, c’est la mission que s’est fixée l’association Nos Quartiers ont des Talents (NQT). Le concept : proposer un accompagnement à des bac +4 et plus sous forme de parrainage. Des cadres et des dirigeants d’entreprises partenaires deviennent ainsi parrains et délivrent un accompagnement qui se traduit au quotidien par des conseils et, bien entendu, par l’ouverture du réseau professionnel. Julien Barrois, Directeur Exécutif Senior chez Page Personnel, revient sur cette expérience.
Depuis 2011, j’ai pu suivre quatre filleuls, des filleules si l’on est précis. Toutes étaient de niveau bac +4 ou 5 et avaient des profils relativement différents. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de ce programme ; toute la difficulté, aussi. J’ai ainsi pu suivre tant une jeune diplômée en lettres, intéressée par les métiers de la traduction ou artistiques, qu’une jeune expatriée qui revenait travailler en France après une première expérience dans un grand groupe. Les profils sont variés.
Cela dépend évidemment des profils que l’on parraine. Parfois, les filleuls n’ont aucune expérience professionnelle ; alors, on les accompagne principalement de façon à les aider à entrer dans l’emploi. Comment structurer une recherche d’emploi ? Quelles structures approcher et comment ? J’essaye de conseiller les jeunes que je parraine sur tout cela. Sur comment on prend contact avec des acteurs des RH, comment on suit ses candidatures, comment on peut relancer un recruteur. Les parrains doivent dégager du temps pour échanger de visu avec leurs filleuls. On travaille sur la présentation, tant orale que physique : comment se présenter, présenter sa formation ou son expérience, ses ambitions. Comment se comporter, se tenir face à un recruteur. J’insiste beaucoup sur ces points car ils sont essentiels. On parle de plus en plus du savoir-être des candidats en entretien, c’est un point souvent décisif. Il faut donner envie aux personnes que l’on sera amené à rencontrer de travailler avec nous. Le regard, le sourire, les gestes : tout est à prendre en compte. Pour les profils plus aguerris, parfois déjà en contact avec des entreprises, je fais en sorte d’apporter mes conseils en matière, par exemple, de négociation. Savoir se vendre est primordial, surtout sur un premier poste car le premier salaire se révèle souvent déterminant pour la suite.
Je pense que oui, même si ce travail dépend beaucoup de l’investissement de la personne que l’on a en face de soi. Si la motivation est au rendez-vous, le travail paye. Dans le cas contraire, notre action peut se révéler plus délicate. Il faut voir un plus dans la démarche : l’accès à des conseils personnalisés, l’accès au réseau d’un professionnel, d’un parrain expérimenté, un échange constructif. J’ajouterai qu’il est probablement plus facile d’accompagner quelqu’un qui évolue dans un secteur d’activité que l’on connaît bien et au sein duquel on a un réseau à activer. Alors, on peut réellement aider le filleul, concrètement. À l’inverse, la rencontre avec un filleul qui évolue dans un secteur plus méconnu est certes source d’enrichissement pour le parrain, mais cela peut légèrement compliquer son action.
