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Son dynamisme, son engagement social ou sociétal, son offre de formation, son ambition, son caractère novateur ? Les critères semblent évoluer. Isabelle Bastide, P-dg de PageGroup en France, s’exprimait récemment dans une tribune publiée sur LinkedIn.
« On observe un intérêt croissant des jeunes pour les petites structures portées par un certain dynamisme mais aussi, et peut-être surtout, par l’histoire qu’elles racontent », me faisait récemment remarquer l’un de mes collaborateurs.
Les entreprises qui, aujourd’hui, font rêver les jeunes ne sont plus exclusivement de grandes structures cotées en Bourse. Ils rêvent d’innovation, bien souvent associée aux start-up car intrinsèquement liée aux nouvelles technologies [internet des objets (IoT), plateformes collaboratives, solutions dématérialisées…]. Les start-up qui « cartonnent », qui représentent et portent toutes les valeurs de l’entrepreneuriat avec ce qu’il recèle de défis et de témérité, inspirent et attirent. Elles portent en elles une vision positive et dynamique de l’entrepreneuriat. Or, la jeunesse d’aujourd’hui a envie de prendre part à une réelle aventure humaine.
C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup se tournent aujourd’hui vers des entreprises porteuses, agiles, qui créent de la richesse et qui innovent. Selon le sondage Millennial Survey 2015 réalisé par Deloitte, « les grandes entreprises internationales suscitent moins d’intérêt auprès de la génération Y dans les pays développés – donc en France – (35 %) que dans les pays émergents (51 %) ». L’édition 2016 de cette même étude renforçait ce constat : « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Millennials n’accordent pas forcément un grand crédit à la taille d’une entreprise, à son histoire ou à sa réputation pour mesurer son succès. Seuls 27 % estiment que la forte réputation d’une entreprise est un des critères les plus importants pour mesurer la performance d’une entreprise ».
Face aux groupes bancaires internationaux, aux cabinets du Big 4, aux constructeurs automobiles allemands ou aux géants du luxe ? Pourquoi pas. Car ce sont bien les success stories, qui font rêver, les projets à construire ensemble et dans lesquels s’investir.
Prenons Blablacar (covoiturage entre particuliers) ou Sigfox (réseaux) : ces deux entités ont effectué il y a quelques mois des levées de fonds record pour développer leur modèle au-delà de nos frontières. Quelle meilleure preuve de l’ambition débordante dont sont nourris leurs dirigeants et leurs équipes ? Quelle meilleure preuve d’un investissement fort dans un projet commun ? Un projet auquel on croit et que l’on porte toujours plus haut. L’ambition dont les start-up font preuve séduit tout autant que l’image qui leur est associée en termes d’agilité, de flexibilité ou encore d’opportunités (opportunités d’évolution, de prise de responsabilités, de développement personnel, aussi). « Plus que celles des patrons du CAC 40, ce sont les trajectoires des Marc Simoncini (Meetic), Pierre Chappaz (Teads), Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister) ou Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com) qui font rêver. Certaines de ces stars françaises de la netéconomie rayonnent jusque dans la Silicon Valley », pouvait-on récemment lire dans Capital Magazine. Sans oublier d’autres géants du web : Deezer, Dailymotion ou Criteo (ciblage publicitaire – aujourd’hui implanté hors de France).Et au-delà de ces grands noms, des entreprises comme Drivy (plateforme de location de voitures entre particuliers), Algolia (moteur de recherche made in France), ou Happn (le Tinder français) éveillent la curiosité, et attirent par la fulgurance de leur développement. Toutes ou presque ont réalisé des levées de fonds, en France ou à l’international, et bon nombre font en sorte de développer leur modèle à partir de la France tout en allant conquérir de nouveaux marchés. Une vision enthousiasmante, pour les jeunes diplômés, qui peuvent voir dans ces structures de réelles opportunités de relancer l’économie made in France ou d’évoluer par la suite à l’international.
Pour continuer d’attirer les jeunes professionnels, les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent donc pouvoir se montrer innovantes, au-delà des mots. Cela rejoint l’idée que je développais dans ma précédente tribune, « Un autre regard sur la marque employeur » : l’entreprise, pour attirer et retenir les talents, doit pouvoir parler « projet », histoire à construire, et se mobiliser entièrement pour que les promesses se transforment en actes, puis en faits. Car ce que l’on appelait il y a peu, encore, « sécurité » se traduit aujourd’hui de plus en plus par les mots « inertie » ou « immobilisme ». Or, nos jeunes générations rejettent ce qui est statique ; elles craignent peut-être plus que tout l’enfermement et le cloisonnement, qu’elles associent à une perte de liberté. TPE, PME, grands groupes : n’ayons plus peur d’être ambitieux et donnons-nous à nouveau les moyens d’être innovants.