L’associatif : un secteur en devenir et un vivier d’emplois pour les jeunes

Connu comme un des piliers de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), le milieu associatif est constitué de plus d’1,4 million d’associations en France. Il est largement perçu comme un univers où domine le bénévolat. Les associations représentent cependant à elles seules près d’un salarié du privé sur dix et ce chiffre devrait continuer d’augmenter. En effet, le secteur a amorcé depuis quelques années une profonde mutation et se professionnalise en faisant appel à de nouvelles ressources clés. 

Marie-Hélène Agard, en charge des recrutements Public & Non-Profit chez Page Personnel, revient pour nous sur ce phénomène et son impact sur les perspectives de recrutement en 2018.

Quelles transformations pour ce secteur ?

Le monde associatif évolue et met un point d’honneur à se structurer et à consolider son fonctionnement au même titre qu’une entreprise.

Les associations amorcent un processus de professionnalisation, elles revoient leur organisation afin d’optimiser leurs ressources et s’inspirent des entreprises du secteur privé pour revoir leur fonctionnement tout en gardant des valeurs de non-lucrativité et de partage. Dans un contexte social et institutionnel exigeant, les ressources humaines du secteur associatif doivent elles aussi être acteur de cette transformation. Elles sont amenées à maitriser de plus en plus de compétences spécifiques qui dépassent bien souvent les connaissances et la disponibilité des bénévoles. C’est pourquoi les associations deviennent plus exigeantes en matière de recrutement et  se tournent de façon plus systématique vers le salariat associatif.

Quelles sont les compétences recherchées par les associations ?

Près de 75% des recrutements concernent les fonctions supports. Ainsi, les compétences en analyse financière, en ressources humaines, dans le digital ou encore en assistanat sont très recherchées. Selon le panorama pro bono 2016, 84% des associations déclarent avoir besoin de compétences dont elles ne disposent pas en interne. Ces compétences concernent principalement les métiers de la communication, de la finance, des relations publiques et les fonctions stratégiques.

Mais les compétences techniques ne suffisent pas, les associations sont également à la recherche d’un « savoir-être » qui sera en adéquation avec leurs valeurs. On assiste aujourd’hui de plus en plus à la transversalité des parcours professionnels entre privé et non-profit; le secteur attirant chaque année 5% de nouveaux salariés issus du secteur privé.

Quel dynamisme pour l’emploi des jeunes dans le secteur associatif ?

L’économie sociale et solidaire est un marché dynamique qui attire les jeunes. Avec près de 2 millions de salariés, 170 000 employeurs et une pyramide des âges vieillissante, 25% des effectifs du secteur vont partir à la retraite d’ici 2020. Le secteur constitue un véritable vivier d’emploi pour les jeunes ! Paradoxalement, le secteur non-profit séduit et effraie les candidats. La réticence à intégrer le non-profit provient d’une représentation erronée du secteur souvent associé à un manque de professionnalisme ou évoquant une certaine insécurité de l’emploi. L’attirance tient en général aux thématiques portées et aux valeurs véhiculées. Aujourd’hui, 50% des étudiants des grandes écoles de commerces déclarent qu’ils souhaiteraient travailler dans l’ESS (les générations Y et Z font d’ailleurs passer la quête de sens avant la rémunération dans le choix de leur futur métier). Le secteur associatif semble donc avoir de beaux jours devant lui !

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